La traversée, 2022


Notre habitat est notre repère, dans l’espace, et dans le temps.
Cet endroit fixe un point d’ancrage, en particulier pour l’enfant. En plus de concrétiser un espace
d’appartenance aux siens, l’habitat est le berceau de ses mondes imaginaires et révés. Personnel et
partagé, le lieu de vie d’un enfant est une base de la réalité, de ce qui existe. Il est marqué par le passé
et marque le futur.

Après la perte soudaine d’un habitat, je me suis demandé de quelle manière cet événement marque la
vie d’un enfant de 9 ans. De nombreuses questions viennent à moi. Est-ce que ce genre d’événement
précipite l’arrivée d’un âge plus raisonné ? De quelle façon l’enfant renoue-t-il avec un nouvel espace?
De quelle manière un choc comme celui-ci influencera sa contruction personnelle ?

Quelques temps après l’événement, toutes les apparences sont transformées. Nouveaux vêtements,
jouets, doudous, livres, cahiers d’école; décoration d’une nouvelle chambre. Les habitudes ont aussi
changé; la taille et la disposition de l’espace à partager ont une influcence sur les relations familiales.
Le regard extérieur, de la part des adultes ou d’autres enfants, est déstabilisant. Les prémis de la foi,
des croyances d’un au-delà, sont en mises en doute par l’apparente injustice.

Dans cette série sous forme de livret, je propose un aperçu du quotidien d’un enfant en pleine croissance après un événement
qui marquera sa vie. Renouer au réel, dans un nouvel espace physique, et mental. Garder un
pied dans le monde de l’innocence et de l’imagination.

© Cassandre Villautreix